Le nom de « cystite » vous rappelle de mauvais souvenirs ? Vous n’êtes pas la seule ! En effet, nous sommes des centaines de milliers de femmes en France et dans le monde à déjà avoir eu à subir une infection urinaire de la vessie ou « cystite ». Les cystites concernent les femmes mais elles appartiennent au groupe des infections urinaires qui peuvent toucher tout le monde (enfant, homme et sujet âgé) #vousnetespasalabri… Si ces symptômes sont fréquents, nous sommes parfois démunies pour les éviter et essayer de les éradiquer.
L’urine est normalement stérile, c’est-à-dire qu’elle ne contient normalement pas de bactéries dans son analyse. Les urines sont sécrétées par le rein qui filtre le sang afin de l’épurer des déchets de l’organisme. Habituellement la miction (= le fait d’uriner) est indolore et survient 5 à 6 fois par jour.
La cystite est donc définie comme une infection bactérienne des urines contenues dans la vessie, qui s’inflamme.
La cystite est récidivante lorsque l’on constate plus de 4 épisodes par an.
La cystite typique associe des symptômes locaux : fréquence augmentée des mictions, brûlures et impériosités mictionnelles…et parfois des douleurs dans le bas ventre, des urines troubles et malodorantes, ou du sang dans les urines. (Ce qui n’est pas forcément un signe de gravité). Il n’y a jamais de douleurs lombaires, ni de fièvre.
C’est un tableau compliqué qui peut littéralement vous gâcher la journée ! Il est donc important de comprendre comment s’en prévenir.
J’ai interrogé pour vous le Pr Morgan Roupret, Urologue au CHU Pitié Salpétrière – Université Paris 6 qui a gentillement accepté de nous éclairer.
La contamination bactérienne de la vessie se fait par voie rétrograde et ne concerne que les femmes pour des raisons anatomiques car « le chemin a parcourir jusqu’à la vessie est plus court ». En effet le méat urinaire, localisé dans le vagin sous le clitoris, est « cerné » par un environnement bactérien intense. Ces bactéries passent depuis le périnée féminin (vagin, anus, surface cutanée) dans le méat (orifice) puis remontent dans le canal par lequel on urine (urètre) jusque dans la vessie. Comprenez avec un schéma de l’anatomie des voies urinaires.
Il faut utiliser un ensemble de petits moyens, qui si on les respecte rigoureusement, vont aider à l’espacement voir à la disparition des crises :
Ne pas confondre : Les cystites ne sont pas en rapport avec une infection sexuellement transmissible.
Chez l’homme il n’y pas de cystite, cela n’existe pas, car les bactéries rencontrent la « prostate » sur le chemin de la vessie et s’y logent volontiers pour y faire une « prostatite » ce qui est beaucoup plus sévère (et plus rare) qu’une simple cystite. De plus l’urètre masculin est plus long que la femme ce qui diminue la probabilité d’infection de la vessie. (On vous les détaillera très bientôt !)
Chez la femme, les bactéries cherchent un organe pour s’y multiplier, ne trouvant rien, elles remontent jusqu’au rein et déclenchent une pyélonéphrite aigüe, une infection sévère du rein. En l’absence de traitement, la pyélonéphrite peut occasionner un passage des bactéries dans le sang et donner une septicémie (très très grave !!).
Il ne faut jamais dire « jamais » en médecine et il est tout à fait possible qu’une femme puisse expulser les bactéries de sa vessie en buvant abondamment mais, soyons honnête, lorsque les symptômes ont débuté il est souvent trop tard et un traitement antibiotiques s’avérera indispensable dans la majorité des cas. N’hésitez pas à consulter votre médecin qui vous fera un test urinaire et vous prescrira si besoin un traitement antibiotique simple qui vous soulagera rapidement. Il s’agit souvent d’une seule dose d’antibiotique.
Le jus de canneberge (or « cranberry » if you’re bilingue) est utile au long cours et pas juste pendant les crises. Il a été scientifiquement prouvé que le cranberry pris très régulièrement rend plus « glissante » la paroi de la vessie sur laquelle les bactéries adhèrent moins facilement. Ainsi, les femmes « chasseront » et expulseront plus facilement cette flore indésirable en urinant et le nombre de crise peut diminuer significativement, mais attention à condition de privilégier l’apport de cranberry par des compléments en gélule à bonne concentration (vendus en pharmacie) plutôt que dans les jus vendus en supermarché. #Bonàsavoir
Il faut consulter son médecin qui va prescrire un ECBU et probablement des traitements antibiotiques. Parfois une antibioprophylaxie pendant 6 à 12 mois, l’acidification des urines et l’ingestion de jus de canneberge peuvent être employés. C’est le médecin qui décidera en accord avec la patiente. Si les crises se répètent il est utile de consulter un spécialiste qui pourra réaliser un examen du périnée. On peut parfois découvrir un rétrécissement du canal de l’urètre ou la persistance de brides hyménéales qui peuvent parfois nécessiter un geste chirurgical local et arranger grandement le quotidien des femmes concernées.
Les filles, certaines mesures hygiéno-diététiques peuvent vraiment vous éviter de nombreuses crises de cystite, à défaut des les éradiquer définitivement car elles font malheureusement partie de la vie de la femmee… Ce n’est jamais très grave, mais il ne faut pas la négliger car elle peut évoluer vers une infection plus sévère, plus dangereuse et plus difficile à contrôler. Il faut donc écouter son corps et ne pas hésiter à consulter votre médecin, les antibiotiques fonctionnant très bien sur cette infection urinaire simple ! #Lesbonsreflexes